Rieucros : l'église Saint-Martin

l'église Saint-Martin
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Le clocher-mur se termine par un crénelage, succession de merlons (pleins) et créneaux (vides). Mais ce caractère défensif n’est ici que décoratif. Il en est de même pour l’échauguette octogonale qui a été ajoutée dans les années 1870 en murant la quatrième baie du clocher. Son décor polychrome découle de la mise en oeuvre soignée de la brique avec un mélange de pierre. Les murs portent aujourd’hui les traces des travaux conduits entre 1850 et 1875 : voûte de la nef et du choeur, dallage du sol, ouverture d’une porte sur la façade occidentale précédée d’un porche soutenu par quatre piliers de pierre taillée à la boucharde.

L’adjonction des deux chapelles latérales, formant un faux transept, s’est faite vers 1860. Elles sont toutes deux ornées de vitraux réalisés par Louis Victor Gesta. Ce maître-verrier toulousain, très actif de 1852 à 1894, fait partie des " artistes industriels " qui se sont spécialisés dans les productions dites " archéologiques ", reprenant des formules médiévales. Les scènes des vitraux s’inscrivent dans des mandorles (ovales). Dans la chapelle sud, c’est la représentation traditionnelle de saint Martin partageant son manteau. Au nord, l’Assomption de la Vierge dans une nuée abritant quatre têtes d’angelots est inspirée d’une peinture de 1678 du Sévillan Bartolomé Esteban dit Murillo. Rapportée d'Espagne par le maréchal Soult lors des campagnes napoléoniennes, d’où son nom, cette oeuvre a été abondamment diffusée et copiée au cours du XIXe siècle.

Un tableau signé Louis Cazotte (1846-1934, Tarn et Garonne) montre saint Martin voyant en songe le Christ revêtu du manteau qu’il a donné à un mendiant. Ce moment, proche d’une rêverie romantique, pourrait accréditer l’idée que le donateur s’est fait lui-même représenter. L’édifice a été décoré par l'un des élèves de Cazotte, René Gaillard-Lala (1893-1974) au milieu du XXe siècle. Les peintures de la voûte mettent en scène les litanies de Marie. Les invocations sont représentées à la fois par leur texte et par une image. Différents épisodes de la vie de la Vierge et de saint Martin sont évoqués le long des murs. René Gaillard-Lala a orné un très grand nombre d’églises, les exemples de proximité étant ceux de Bélesta et la Bastide-sur-l’Hers.

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