Patrimoine : La forge à la catalane
Une forge à la catalane produit du fer à partir du minerai. Celui-ci est réduit directement par le feu pendant six heures sans passer par l'étape de la fonte. Il faut compter quasiment autant de charbon de bois (405 kg) que de minerai (460 à 480 kg) pour obtenir environ 150 kg de métal. Le processus dit " de réduction directe", connu depuis l'Antiquité, expérimente des améliorations significatives à partir du XVIe siècle. Née au XVIIe siècle, la forge à la catalane augmente encore les rendements, la qualité du métal et limite la consommation de bois. Les Pyrénées lui restent fidèles même lorsque partout ailleurs on adopte, au XIXe siècle, le haut fourneau (réduction indirecte). La forge à la catalane, facile et économique à construire et à réparer, n'est pas un archaïsme mais bien une solution adaptée aux pays de montagne. Pendant l’Ancien Régime, le travail du fer est source d’enrichissement et d’ascension sociale. La famille Malroc, de Mirepoix, en constitue un bel exemple puisqu’elle sera même anoblie.
Le territoire des Pyrénées Cathares en a compté plusieurs : Bélesta, Carla de Roquefort, Lesparrou (Campredon), Manses, Montferrier, Saint-Quentin-la-Tour (Queille), Villeneuve d'Olmes. Ajoutons à cela un projet à Nalzen et un autre à Léran. Aujourd'hui les vestiges de l'ancienne forge à la catalane de Queille sont toujours visibles et permettent de mieux comprendre le fonctionnement et l'organisation de cette industrie.
La forge à la catalane de Queille
Ce qui confère un caractère exceptionnel à ce site, c'est qu'il n'a pas été réutilisé pour une autre activité et qu'il est resté, hormis les outrages du temps, dans son état d'origine. Attestée depuis 1697 et acquise par les seigneurs de Lévis en 1751, cette forge est achetée par son régisseur, Jean Croux, à la Révolution. La campagne de 1855, qui a été mauvaise, paraît être la dernière. Une forge est servie par une brigade de 8 ouvriers, divisée en deux équipes pour pouvoir travailler nuit et jour. Ils forment une véritable communauté dont le savoir-faire est reconnu. "Il faut qu’on connoisse à l’oeil au bruit et au son s’il y a quelque chose de déranger dans l’ensemble de la forge". Raymond Lin Capdeville, maître des forges ariégeois, après 1775. Les conditions de travail sont pénibles : pénombre, chaleur, fumée, poussière, bruits…
L’implantation du site n’est pas déterminée par la présence du minerai. Celui-ci est acheminé du Rancié (Vicdessos, Haute Ariège actuelle). En revanche, la proximité de grandes forêts facilite l’approvisionnement en combustible. À environ 1 km en amont, se trouve la chaussée qui alimente le canal débouchant sur le site derrière les vestiges. L'eau du Touyre est dirigée dans deux bassins munis chacun d'un plus petit bassin (paicherou). L'eau qui y est stockée est soudainement libérée et s'écoule par les trompes dites des Pyrénées, ici en pierre. D'autres bassins alimentent la forge. L'eau tombe dans une caisse à vent déjà remplie aux trois quarts. L'air, comprimé jusqu'alors, est chassé en direction du feu via un petit tuyau (tuyère). Il produit ainsi un souffle continu afin de maintenir la température du foyer. Les deux autres bassins servent à entraîner le mail (énorme marteau de 650 à 750 kg) pour transformer la boule de métal obtenue en barres de fer commercialisables. À proximité, un martinet transforme le métal brut en produits semi-finis et finis. Les vestiges des murs sur votre gauche correspondent aux locaux contenant le charbon de bois, au magasin de fer, au bureau du régisseur, à la salle de repos des forgeurs (présence d'une fenêtre).
Le territoire des Pyrénées Cathares en a compté plusieurs : Bélesta, Carla de Roquefort, Lesparrou (Campredon), Manses, Montferrier, Saint-Quentin-la-Tour (Queille), Villeneuve d'Olmes. Ajoutons à cela un projet à Nalzen et un autre à Léran. Aujourd'hui les vestiges de l'ancienne forge à la catalane de Queille sont toujours visibles et permettent de mieux comprendre le fonctionnement et l'organisation de cette industrie.
La forge à la catalane de Queille
Ce qui confère un caractère exceptionnel à ce site, c'est qu'il n'a pas été réutilisé pour une autre activité et qu'il est resté, hormis les outrages du temps, dans son état d'origine. Attestée depuis 1697 et acquise par les seigneurs de Lévis en 1751, cette forge est achetée par son régisseur, Jean Croux, à la Révolution. La campagne de 1855, qui a été mauvaise, paraît être la dernière. Une forge est servie par une brigade de 8 ouvriers, divisée en deux équipes pour pouvoir travailler nuit et jour. Ils forment une véritable communauté dont le savoir-faire est reconnu. "Il faut qu’on connoisse à l’oeil au bruit et au son s’il y a quelque chose de déranger dans l’ensemble de la forge". Raymond Lin Capdeville, maître des forges ariégeois, après 1775. Les conditions de travail sont pénibles : pénombre, chaleur, fumée, poussière, bruits…
L’implantation du site n’est pas déterminée par la présence du minerai. Celui-ci est acheminé du Rancié (Vicdessos, Haute Ariège actuelle). En revanche, la proximité de grandes forêts facilite l’approvisionnement en combustible. À environ 1 km en amont, se trouve la chaussée qui alimente le canal débouchant sur le site derrière les vestiges. L'eau du Touyre est dirigée dans deux bassins munis chacun d'un plus petit bassin (paicherou). L'eau qui y est stockée est soudainement libérée et s'écoule par les trompes dites des Pyrénées, ici en pierre. D'autres bassins alimentent la forge. L'eau tombe dans une caisse à vent déjà remplie aux trois quarts. L'air, comprimé jusqu'alors, est chassé en direction du feu via un petit tuyau (tuyère). Il produit ainsi un souffle continu afin de maintenir la température du foyer. Les deux autres bassins servent à entraîner le mail (énorme marteau de 650 à 750 kg) pour transformer la boule de métal obtenue en barres de fer commercialisables. À proximité, un martinet transforme le métal brut en produits semi-finis et finis. Les vestiges des murs sur votre gauche correspondent aux locaux contenant le charbon de bois, au magasin de fer, au bureau du régisseur, à la salle de repos des forgeurs (présence d'une fenêtre).
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