Si certaines industries comme la meunerie, le textile, ou encore celle du bois, sont toujours bien présentes à l’époque moderne, d’autres font leur apparition au grès des avancées techniques. C’est notamment le cas de la forge à la catalane. Le processus dit " de réduction directe", connu depuis l'Antiquité, expérimente des améliorations significatives à partir du XVIe siècle. Née au XVIIe siècle, la forge à la catalane augmente encore les rendements, la qualité du métal et limite la consommation de bois. Les Pyrénées lui restent fidèles même lorsque partout ailleurs on adopte, au XIXe siècle, le haut fourneau (réduction indirecte). La forge à la catalane, facile et économique à construire et à réparer, n'est pas un archaïsme mais bien une solution adaptée aux pays de montagne. Pendant l’Ancien Régime, le travail du fer est source d’enrichissement et d’ascension sociale. La famille Malroc, de Mirepoix, en constitue un bel exemple puisqu’elle sera même anoblie.
Le travail du jais, présente du XVIe au XVIIIe siècle, connait son heure de gloire au milieu du XVIIIe siècle et devient un bijou de demi-luxe. Le jais est une variété de lignite, bois fossilisé d’un noir intense, qui, une fois poli, brille et sert à fabriquer bijoux et chapelets. Exporté jusqu'en Amérique et aux Indes, il fait travailler des centaines de personnes. Cette activité se retrouve particulièrement dans les communes de Léran, La Bastide sur l’Hers et du Peyrat. Le premier moulin à tailler le jais moderne, connu dans la région, a d’ailleurs été construit à Léran, en 1602. Cependant, avec les changements de mode (celle du noir est passée), la demande chute à la veille de la Révolution, entraînant un déclin irréversible de l'activité.