Sénéchaux de Carcassonne de père en fils jusqu’au XVIIIe siècle, les seigneurs de Lévis s’illustrent pour certains, comme Philippe de Lévis (1466-1537) ou son frère Jean († 1533), par un véritable élan bâtisseur. Leurs embellissements constituent d’ailleurs le plus bel ensemble ariégeois du XVIe siècle.
Lorsque Philippe de Lévis devient évêque de Mirepoix en 1497, il entreprend de grands travaux à la cathédrale. S’il choisit de garder le style gothique pour la réfection de la nef, il opte pour un décor de la Renaissance pour l’intérieur de sa chapelle privée située au-dessus du porche d’entrée. C’est notamment le cas des carreaux de faïence peints de diverses nuances de vert et de jaune, alternant avec d’autres décorés de fleurs ou de motifs héraldiques. La présence d’un minotaure dans le labyrinthe central correspond également à ce style.
Contrairement à ses prédécesseurs, Philippe de Lévis choisit d’installer son palais épiscopal en ville, à côté de la cathédrale. Cette fois-ci il opte pour un décor Renaissance à tous les niveaux : fenêtres à meneaux en travées régulières et arcades en anse de panier pour l’extérieur, escalier à l’italienne avec plafond à caissons ornés de fleurons, de médaillons et de petits nus à l’antique.
Jean de Lévis, seigneur de Mirepoix et sénéchal de Carcassonne, frère de Philippe, fit du château de Lagarde sa demeure principale à partir du XVe siècle, au détriment de Mirepoix. Il introduisit le nouveau style par un très bel escalier et sa rampe réalisée de 1526 à 1529, et fit exécuter pour sa chapelle, de 1529 à 1534, retable, tapisseries et livres de chant.
Il faut évidemment ajouter à cet ensemble les enluminures de l’antiphonaire de Philippe de Lévis.