Actualités : Florence et la petite voix de la mémoire à Mirepoix

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Florence et la petite voix de la mémoire à Mirepoix

Christine Moras
Florence et la petite voix de la mémoire à Mirepoix

Florence et la petite voix de la mémoire
Christine Moras

En ce beau jour de printemps, le soleil brille sur la cité médiévale de Mirepoix. Une jeune fille va remonter le temps et devenir dépositaire de la mémoire collective.
Florence sent une légère brise lui caresser le visage et il lui semble entendre une voix douce : « Ecoutes-moi, je suis la mémoire, je vais te parler et à ton tour tu transmettras ce que tu auras entendu.
Tu connais la maison Vidal bien sûr mais sais-tu qu’on l’appelle ainsi car l’astronome Vidal y a habité et qu’il avait installé au sommet de sa cage d’escalier un observatoire d’où il étudiait les étoiles. Avec son ami le chimiste Reboul il a même vaincu le premier 3 000 m des Pyrénées le Turon de Néouvielle. L’alpinisme était peut-être pour lui une façon d’être plus près de ces chères étoiles, qu’en penses-tu ?
La cathédrale telle que tu la vois aujourd’hui a une très longue histoire dont je vais te donner quelques éléments. Un ecclésiastique, Jacques Fournier qui était le fils d’un boulanger de Saverdun, fut nommé évêque de Mirepoix, il demanda alors à l’architecte Pierre Poisson de dessiner des plans pour transformer l’église, mais il fut nommé cardinal puis Pape et devint Benoit XII avant d’avoir pu faire effectuer les travaux. Bien plus tard l’Evêque Philippe de Levis reprit le projet et c’est grâce à lui que l’on a ce joyau à Mirepoix avec notamment cette magnifique flèche de 60 m de haut. Pierre Poisson, lui sera appelé par Benoit XII à Avignon pour y construire le Palais des Papes.
Cette Cathédrale a aussi été le témoin de la Querelle des Honorifiques qui opposa l’évêque  Louis de Nogaret à Louise de Roquelaure, femme d’Antoine de Lévis, qui,entre autres choses, transforma le château de Lagarde en Petit Versailles, et créa le premier hôpital à Mirepoix.»
Florence poursuit son chemin et arrive rue du Maréchal Clauzel : « Bertrand Clauzel jeune fils d’un drapier de Mirepoix s’engage tout jeune dans la légion des Pyrénées, il fait une très belle carrière militaire dans les armées napoléoniennes, après les  Cent-Jours il est condamné  à mort et doit fuir la France. A son retour en France il continue sa carrière il sera Gouverneur en Algérie où il combattra Abd el Kader, et sera nommé Maréchal de France. Il était également le neveu de Jean-Baptiste Clauzel, premier Maire de Lavelanet qui fut un ardent révolutionnaire et député ariégeois. »
En passant devant la Maison des Consuls Florence n’entend plus la petite voix, mais par contre elle voit les Consuls administrer la cité, rendre la justice... Toute cette effervescence dans cette maison qui sert aussi de prison l’impressionne un peu. La voix n’est plus là mais Florence est plongée dans la réalité quotidienne de nos ancêtres.
Là-haut sur la colline, sur la route de Carcassonne, ce château était celui de Pierre Roger de Mirepoix, quand l’armée de Simon de Montfort prit Mirepoix en 1209 il fut donné à Guy de Levis, un des lieutenants de Simon de Montfort. Quant à Pierre Roger il se réfugia à Montségur où le seigneur Raymond de Péreille l’accueillit, lui donna sa fille Fillipa en mariage. Pierre Roger devient le chef des défenseurs de Montségur et il participa également à l’expédition d’Avignonet qui servira de prétexte pour intensifierla répression contre les Cathares. Florence revit les jours heureux de Pierre Roger à Mirepoix, puis l’invasion de l’armée de Simon de Montfort et le siège de Montségur.
Cette petite voix, qui vient de donner à Florence quelques informations sur Mirepoix lui a aussi donner l’envie de chercher à en savoir plus. Il va falloir qu’elle fasse des recherches, il y a certainement d’autres personnages qui ont vécu à Mirepoix, d’autres histoires, d’autres destins, des gens qui ont marqué l’Histoire et des gens qui ont tout simplement vécu leur vie. Elle se souvient que son Papa disait que quand il était petit en se promenant dans Mirepoix il entendait les métiers à tisser taper. Les gens tissaient chez eux. Il y avait aussi les foires aux bestiaux, la gare qui était encore en activité.
Le nom des rues est déjà une indication, qui sont ces personnages dont on lit le nom sur ces plaques bleues ?
Une autre façon de faire revivre le passé est de regarder les photos anciennes, oui c’est cela la mémoire de la famille
Maintenant Florence va être plus attentive, elle va mieux regarder ce qui l’entoure, elle veut savoir, elle veut connaître le passé de ce territoire où elle vit et pourquoi pas celui de toute une région.
Voilà la petite voix a atteint son but, susciter la curiosité de Florence et j’espère que ce court texte aura le même effet.