Patrimoine : Le textile
Une première période textile florissante
Dès le Moyen Âge, les hommes ont détourné les eaux de l’Hers pour faire fonctionner leurs usines de transformation. L’eau est dérivée par le canal d’amenée et est restituée par le canal de fuite. Pour le territoire, on connaît des moulins drapiers dès la fin du XIVe siècle. Mais à cette période, même si les textes évoquent un travail du textile dans plusieurs communes du territoire, c'est surtout Laroque d'Olmes qui joue le rôle de pôle textile. En 1441, la commune compte 16 moulins drapiers. Dans la première moitié du XVIe siècle, les marchands toulousains s’approvisionnent à Laroque en produits de grande draperie, des draps verts relativement fins. Le site occupe une position de référence dans le commerce méditerranéen d’alors. Avec la charte de 1508, le seigneur Jean V de Lévis garantit aux habitants un certain nombre de privilèges dont l’usage d’un sceau aux armes et au nom de la ville pour garantir la qualité de la production locale. Avant la fin de ce même siècle, le territoire éprouve des difficultés à se positionner entre une concurrence venue d’Italie et d’Allemagne pour les draps bon marché et les centres de production de très haute qualité. Il disparaît du commerce international pour ne plus fournir que les populations locales.
L’émergence d’un territoire de la laine
Il faut ensuite attendre le XIXe siècle pour qu'un véritable territoire de la laine se constitue avec Lavelanet et les communes de proximité. Il oeuvre aussi bien dans la filature que dans le tissage ou dans l'apprêt (opérations finales). En 1801, après un apprentissage à Chalabre (Aude), Étienne Dumas introduit ici des draps larges, de qualité, destinés au marché national. C’est le début d’une série d’innovations rendues nécessaires par les fluctuations des marchés : cuirs-laines (draps cardés denses, lourds, épais) dans les années 1820 ; nouveautés (diversification des fils et des matières) dans les années 1860 ; recours à l’effilochage (résidus de laine) au lieu des laines vierges ; approvisionnement en Argentine, Uruguay, et Australie. Les crises à répétition, faillites… sont partiellement compensées par la mode des tissus unis vers 1890, l’arrivée de la voie ferrée en 1903, les commandes militaires...
L’histoire d’un grand territoire industriel
Les années 1920 sont celles d'une pleine croissance. La population passe de 3 608 à 4 827 habitants entre 1921 et 1926. La main-d’oeuvre étrangère, espagnole notamment, augmente. Les gens délaissent le travail aux champs au profit de celui à l’usine. Lorsque la pression patronale devient forte, des explosions sociales se produisent comme les trois grèves importantes en 1905-1906, 1926 et 1929. Au cours des Trente Glorieuses (1945-1975), il est devenu le premier centre cardé français. Le cardé constitue une catégorie de textiles réalisés par le tissage de fibres courtes, imparfaitement démêlées, donnant au fil et à l'étoffe un aspect grossier. À la fin des années 1950, il y a 102 entreprises en pays d'Olmes occupant 3 500 ouvriers et 500 artisans. Là encore, les adaptations au marché sont constantes : fibres artificielles, peigné à partir des années 1960 (Roudière puis Dumons, à Lavelanet), tissus techniques au milieu des années 1980 (Michel Thierry, à Laroque d’Olmes, pour l'automobile), nanotextiles (incorporation de nanoparticules aux propriétés particulières) dans les années 1990… La crise rattrape toutefois le territoire à partir de 1985. Seuls quelques grands groupes concentrent l’emploi et la sous-traitance qu’ils confient de plus en plus à l'extérieur du territoire.
L’évolution du paysage
Avec la machine à vapeur, les cheminées se multiplient pour l'évacuation des fumées, la ventilation... Elles sont bâties en briques réfractaires, le matériau le plus adapté à la chaleur et le meilleur isolant contre un refroidissement rapide. Leur forme conique résiste au vent au fur et à mesure qu’elles gagnent de la hauteur. Leur couronnement orné est un élément de prestige que les entreprises affichent sur leur papier à en-tête. L’autre élément nouveau est la toiture en sheds. Sa forme en dents de scie résulte d’une paroi nord de verre plus inclinée que la paroi sud fermée. Elle autorise un éclairage constant, ce qui permet de supprimer les élévations de températures et l’éclat trop vif de la lumière à certaines heures du jour. L’électricité fait son apparition à la toute fin du XIXe siècle, mais ne devient viable que vers 1935 lorsque la production s’avère régulière. Les entreprises ne sont plus obligées de s'installer près d'un cours d'eau. Le territoire vit au rythme des bruits, odeurs, couleurs changeantes de la rivière... jusqu'à la fin du XXe siècle.
Aujourd'hui, le musée du textile, situé à Lavelanet dans l'ancienne usine Dumons, vous fait découvrir l'histoire et les techniques de cette industrie textile.
Dès le Moyen Âge, les hommes ont détourné les eaux de l’Hers pour faire fonctionner leurs usines de transformation. L’eau est dérivée par le canal d’amenée et est restituée par le canal de fuite. Pour le territoire, on connaît des moulins drapiers dès la fin du XIVe siècle. Mais à cette période, même si les textes évoquent un travail du textile dans plusieurs communes du territoire, c'est surtout Laroque d'Olmes qui joue le rôle de pôle textile. En 1441, la commune compte 16 moulins drapiers. Dans la première moitié du XVIe siècle, les marchands toulousains s’approvisionnent à Laroque en produits de grande draperie, des draps verts relativement fins. Le site occupe une position de référence dans le commerce méditerranéen d’alors. Avec la charte de 1508, le seigneur Jean V de Lévis garantit aux habitants un certain nombre de privilèges dont l’usage d’un sceau aux armes et au nom de la ville pour garantir la qualité de la production locale. Avant la fin de ce même siècle, le territoire éprouve des difficultés à se positionner entre une concurrence venue d’Italie et d’Allemagne pour les draps bon marché et les centres de production de très haute qualité. Il disparaît du commerce international pour ne plus fournir que les populations locales.
L’émergence d’un territoire de la laine
Il faut ensuite attendre le XIXe siècle pour qu'un véritable territoire de la laine se constitue avec Lavelanet et les communes de proximité. Il oeuvre aussi bien dans la filature que dans le tissage ou dans l'apprêt (opérations finales). En 1801, après un apprentissage à Chalabre (Aude), Étienne Dumas introduit ici des draps larges, de qualité, destinés au marché national. C’est le début d’une série d’innovations rendues nécessaires par les fluctuations des marchés : cuirs-laines (draps cardés denses, lourds, épais) dans les années 1820 ; nouveautés (diversification des fils et des matières) dans les années 1860 ; recours à l’effilochage (résidus de laine) au lieu des laines vierges ; approvisionnement en Argentine, Uruguay, et Australie. Les crises à répétition, faillites… sont partiellement compensées par la mode des tissus unis vers 1890, l’arrivée de la voie ferrée en 1903, les commandes militaires...
L’histoire d’un grand territoire industriel
Les années 1920 sont celles d'une pleine croissance. La population passe de 3 608 à 4 827 habitants entre 1921 et 1926. La main-d’oeuvre étrangère, espagnole notamment, augmente. Les gens délaissent le travail aux champs au profit de celui à l’usine. Lorsque la pression patronale devient forte, des explosions sociales se produisent comme les trois grèves importantes en 1905-1906, 1926 et 1929. Au cours des Trente Glorieuses (1945-1975), il est devenu le premier centre cardé français. Le cardé constitue une catégorie de textiles réalisés par le tissage de fibres courtes, imparfaitement démêlées, donnant au fil et à l'étoffe un aspect grossier. À la fin des années 1950, il y a 102 entreprises en pays d'Olmes occupant 3 500 ouvriers et 500 artisans. Là encore, les adaptations au marché sont constantes : fibres artificielles, peigné à partir des années 1960 (Roudière puis Dumons, à Lavelanet), tissus techniques au milieu des années 1980 (Michel Thierry, à Laroque d’Olmes, pour l'automobile), nanotextiles (incorporation de nanoparticules aux propriétés particulières) dans les années 1990… La crise rattrape toutefois le territoire à partir de 1985. Seuls quelques grands groupes concentrent l’emploi et la sous-traitance qu’ils confient de plus en plus à l'extérieur du territoire.
L’évolution du paysage
Avec la machine à vapeur, les cheminées se multiplient pour l'évacuation des fumées, la ventilation... Elles sont bâties en briques réfractaires, le matériau le plus adapté à la chaleur et le meilleur isolant contre un refroidissement rapide. Leur forme conique résiste au vent au fur et à mesure qu’elles gagnent de la hauteur. Leur couronnement orné est un élément de prestige que les entreprises affichent sur leur papier à en-tête. L’autre élément nouveau est la toiture en sheds. Sa forme en dents de scie résulte d’une paroi nord de verre plus inclinée que la paroi sud fermée. Elle autorise un éclairage constant, ce qui permet de supprimer les élévations de températures et l’éclat trop vif de la lumière à certaines heures du jour. L’électricité fait son apparition à la toute fin du XIXe siècle, mais ne devient viable que vers 1935 lorsque la production s’avère régulière. Les entreprises ne sont plus obligées de s'installer près d'un cours d'eau. Le territoire vit au rythme des bruits, odeurs, couleurs changeantes de la rivière... jusqu'à la fin du XXe siècle.
Aujourd'hui, le musée du textile, situé à Lavelanet dans l'ancienne usine Dumons, vous fait découvrir l'histoire et les techniques de cette industrie textile.
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