Montségur : le village actuel
Implanté sur les contreforts du pog (montagne), il est accroché à la pente. Cette configuration détermine son organisation. C’est un village de " soulane ", exposé au sud, dont les maisons mitoyennes se répartissent en bandes est-ouest le long des rues principales reliées par des ruelles perpendiculaires. Les maisons ont pratiquement toutes la même emprise au sol. Il en résulte un alignement régulier renforcé par le fait qu’elles sont couvertes d’une semblable toiture, de tuiles canal à faible pente.
Son histoire.
Un acte de 1287, soit un peu plus de quarante ans après les événements du siège, cite une communauté d’ " Ourjac près le château de Montségur " et ses consuls. Elle occupait probablement la partie basse du village actuel, près de la fontaine qui se nomme encore ainsi. La plupart des noms des douze habitants cités, sans doute ceux des chefs de famille, est de consonance française. On peut imaginer qu’il s’agisse de familles de la garnison du château, ou encore, du fait que cette communauté ne soit plus mentionnée en 1295, d’une équipe de constructeurs venus pour édifier le château actuel. Il faut ensuite attendre les années 1580 pour que réapparaisse, dans les textes, un village avec de nouvelles familles. Montségur rejoint alors le destin commun aux autres communautés villageoises de la montagne ariégeoise.
La vie du village.
C’est un terroir de montagne pauvre où les paysans survivent et que les seigneurs de Lévis, maîtres des lieux après la croisade contre les albigeois, font valoir : production forestière, activités métallurgiques et minières, moulins... La possibilité pour les habitants de prélever du bois dans les forêts et d’utiliser des terrains de pacage est source de conflit, y compris après la Révolution. Comme tous les villages de la montagne ariégeoise, Montségur voit sa population augmenter jusqu’au milieu du XIXe siècle avec un maximum de 877 habitants en 1851. On compte même 120 personnes en 1883 dans le hameau isolé du Basqui à 1300 m d’altitude. La plupart des espaces est utilisée pour les cultures y compris les contreforts du pog (montagne du château). Certaines familles se livrent au tissage à domicile, jusqu’à ce que les manufactures de Lavelanet et Laroque-d’Olmes attirent la main d’oeuvre dans les villes à la charnière des XIXe et XXe siècles.
L’architecture.
Les maisons du village sont constituées de pierres grossièrement débitées sauf pour quelques pierres taillées, notamment au niveau des chaînages, que l’on devine avoir été arrachées aux murs du château après son abandon. Au rez-de-chaussée se trouve l’étable ; au premier étage la cuisine accompagnée d’une chambre et d’une remise ; puis au deuxième étage, la grange à foin. Celle-ci peut aussi se trouver au-dessus des cantous, ces passages couverts installés sur les axes secondaires reliant perpendiculairement les deux rues principales. On note sur les façades les éléments d’une architecture traditionnelle : génoises, encadrements de bois pour les fenêtres et les portes, pierres d’éviers saillant à l’extérieur, boucles pour attacher les animaux sur les murs…