Dès le Moyen Âge, les hommes détournent les eaux de l’Hers pour leurs différentes activités (farine, huile, tan, textile…). Plusieurs d’entre elles sont présentes au village entre le XVIe et le XXe siècle. Un moulin à farine est cité en 1512 (C).
Toutefois, le travail du jais et celui du peigne (en bois, principalement buis, puis aussi en corne) sont prépondérants. Le jais est une variété de lignite, bois fossilisé d’un noir intense, qui, une fois poli, brille et sert à fabriquer bijoux et chapelets. Il connait son heure de gloire au milieu du XVIIIe siècle et devient un bijou de demi-luxe. Exporté jusqu'en Amérique et aux Indes, il fait travailler des centaines de personnes, dont une partie au moulin du comte de Lévis (B). Cependant, avec les changements de mode (celle du noir est passée), la demande chute à la veille de la Révolution, entraînant un déclin irréversible de l'activité. Les Bastidiens font preuve d'esprit d'entreprise et s'adaptent aux changements du marché.
Les fabricants abandonnent progressivement le jais pour se concentrer sur le peigne, en particulier en corne. Les projets de F. Coulon illustrent fort bien cet ajustement. Désireux d'établir un moulin à jais à six meules (D) en 1828, il n’en installe finalement que trois pour le jais et les complète par trois autres pour la farine ainsi qu’une pour l’huile et deux machines à filer la laine. Il y ajoute une fabrique de peignes vers 1854. Messieurs Corneil, Bez et Courtois ont déjà mécanisé la production. En 1846, ils transforment le moulin à jais (B), qu'ils louent au marquis de Laubespin, en usine de peignes. En aval, en 1854, J. Corneil construit une usine (A). En 1864, E. Courtois crée celle d'Ivry sur l'Hers (F), nommée ainsi par référence au centre de fabrication d’Ivry-la-Bataille, dans l’Eure. Les prix de revient chutent, la corne (venue d'Amérique du Sud) supplante le bois et la production s'envole : dix millions de peignes chaque année après 1850. L'usine Bez (B) emploie à elle seule trois cents personnes et fabrique cinq millions de peignes vers 1900. Cette année marque l'apparition d'une particularité locale, les coopératives ouvrières, telle l'Avenir.
Puis avec l'électrification, les usines se multiplient. Ainsi apparaissent celles de Chaussonnet, Vidal, Le Présent et Azema Bigou. Cette activité connaît son apogée vers 1930 avec 30 millions d'unités produites et exportées à travers le monde. Toutefois, les années 1930 constituent un tournant dans cette histoire industrielle qui commence un long déclin jusqu'à s'éteindre à la fin du XXe siècle à La Bastide-sur-l’Hers.
Les sources de Foncirgue, sur la rive droite de l’Hers, sont réputées pour leurs propriétés curatives, que ce soit en bain ou en boisson. Une station thermale y est installée des années 1830 aux années 1960. Le site a également abrité une fabrique de limonade, située sur la rive gauche de l’Hers à partir de 1897, puis dans l’enceinte même de la station thermale.