En 1821, la commune d’Aigues-Vives compte deux fontaines. D’après les délibérations municipales, elles sont toutes deux en pierres de taille, mais ont besoin de réparations car elles sont souvent à sec. Onze ans plus tard une demande d’autorisation pour la construction d’une pompe à balancier à la fontaine publique est enregistrée. Il s’agit vraisemblablement de la fontaine actuelle mais le système de pompe à balancier a été changé ultérieurement. En 1876, le maire demande que l’on construise un nouvel abreuvoir en pierre, à la fontaine publique, à 20 mètres de celui qui existe déjà, car l’abreuvoir existant ne reçoit l’eau que lorsque la pompe de la fontaine est en action et c’est insuffisant pour les besoins de la population. L’abreuvoir existant était alors accolé à la fontaine, côté nord. Au début du XXe siècle, la commune se dote de deux lavoirs. Le premier est construit en 1901, à l’emplacement actuel de la mairie. Le second, aujourd’hui également disparu, est installé en 1906, de l’autre côté du chemin de la fontaine. D’après le cartouche de la fontaine actuelle et les délibérations municipales, celle-ci semble avoir été réparée en 1925-1926 et le système de pompe à godets semble avoir été installé quelques années plus tard.
Située côté nord du village, la fontaine publique forme un quadrangulaire d’environ 4 m2, semi enterré. Les parties non visibles semblent construites en moellons, tandis que les faces apparentes sont en pierres de taille. Elle est dotée, côté route, d’une sorte de fronton en accolade, comprenant le volant pour actionner la pompe, ainsi qu’un cartouche contenant une date à moitié effacée : --25. Il s’agit sans doute de 1925. Le principe de cette fontaine est celui d’une pompe à godets. Le volant, que l’on tourne, entraine une courroie sans fin (refermée sur elle-même) sur laquelle sont fixés des godets à intervalles réguliers. Ceux-ci plongent alors dans l’eau où ils se remplissent, avant de remonter. Une fois arrivé en haut du puits, le mouvement de la courroie autour de la poulie fait basculer le godet. Son contenu se verse dans un bac de récupération, directement relié au tube d’évacuation, à la sortie duquel l’utilisateur pourra récupérer l’eau. Econome en énergie humaine, ce système n’exige aucune ouverture, ce qui permet de maintenir la fontaine complètement fermée. Une trappe est d’ailleurs visible sur la partie supérieure.